Un macchabée a été jeté dans un puits. L’objectif pour trois humanitaires et leur interprète : l’en sortir avant que l’eau soit contaminée. Une mission simple en apparence mais voilà : il va falloir composer avec les moyens du bord, avec l’ONU, avec le protocole et surtout, trouver une corde.
Il y a Sophie (Mélanie Thierry), la nouvelle recrue pleine de bonne volonté et d’illusions, Mambru (Benicio Del Toro), un vieux de la vieille sur le point de rentrer chez lui et B. (Tim Robbins) qui n’a pas d’attache sorti de ces montagnes pelées criblées de mines.
Sur ce point de départ, Aranoa montre une autre guerre qui se joue sans arme, un combat d’humanité pour que, dans un monde dévasté, la vie puisse tant bien que mal continuer son cours.
Sur ce petit groupe il catalyse les espoirs, les dépits, l’impuissance et les vaines victoires que les conflits passent sous silence. Ici la guerre est hors champs mais le danger est partout. Chaque geste, chaque négociation, chaque décision sont porteurs de risque ; potentiellement minées, les carcasses de vaches sont aussi menaçantes qu’une faction en formation de combat.
Lorsqu’il n’y a pas d’espoir, il reste la dérision et l’humour. Et A Perfect Day en déborde. Le talent d’Aranoa est d’alterner le sérieux, de dénoncer l’absurde et de faire surgir le rire au beau milieu du drame.
Tim Robbins y est pour beaucoup. Comme un Père Noël aux joues pleines et à la barbe blanche, l’œil pétillant de malice, il porte toute l’intelligence d’un sujet à double tranchant. Mercenaire heureux à la rescousse des petites gens, sa bonhomie potache montre qu’au delà du seuil de la désespérance, la plaisanterie est le dernier rempart d’humanité.