Sommaire
Imaginez découvrir dans vos archives familiales une vérité cachée, un secret dévastateur et tordu qui pourrait expliquer des douleurs invisibles vécues par des générations de femmes de votre famille. C’est exactement ce qu’a vécu Adèle Yon, une jeune autrice dont le roman Mon vrai nom est Élisabeth soulève un véritable tollé dans le monde littéraire et suscite une vague d’émotions chez des milliers de lecteurs cet été. Si vous pensez que littéralement tout a déjà été écrit sur la folie, la famille ou les tabous féminins, détrompez-vous : son livre vous fera temporairement basculer dans un autre univers. Un univers où passé et présent dialoguent en un récit bouleversant. Et où une mystérieuse Betsy, lobotomisée dans les années 50, refait surface.
Pourquoi ce livre touche-t-il autant ? Pourquoi la “rage folle” d’Adèle est-elle devenue un cri de ralliement pour toutes celles qui se battent contre le silence et l’ignorance ? Et surtout, que révèlent ces blessures familiales sur notre regard actuel envers la santé mentale des femmes ? Suivez-moi, je vous raconte cette incroyable enquête autobiographique qui interpelle chaque famille, chaque femme, et pose brutalement les vraies questions.
Quand le passé familial explose comme une bombe à retardement
En février dernier, chez les éditions du Sous-sol, le premier roman d’Adèle Yon voit le jour. Mon vrai nom est Élisabeth n’est pas un roman comme les autres : c’est un mélange subtil entre autofiction, enquête historique et plaidoyer féministe. Enorme succès immédiat : plus de 85 000 exemplaires vendus, en cours de traduction dans une douzaine de langues – et plusieurs prix littéraires prestigieux déjà glanés.
L’enquête débute à 25 ans, quand Adèle affronte une relation toxique qui la pousse à craindre la folie. Mais quelques années plus tard, le choc. En retrouvant une photo d’identité dans les affaires de son grand-oncle suicidé, elle tombe sur le visage figé et marqué d’Élisabeth, alias Betsy, sa mystérieuse arrière-grand-mère lobotomisée à l’époque où la psychiatrie fabriquait des drames silencieux tout en les cachant.
L’énigme de Betsy : pourquoi ce mariage forcé, ces six enfants auxquels elle ne pouvait que mal répondre ? Pourquoi la dépression post-partum toujours ignorée par la médecine d’alors ? Pourquoi, enfin, cette impitoyable lobotomie commanditée par son mari, acte ultime pour « calmer » une femme rebelle qui avait allumé un feu, littéralement et symboliquement ?
Lenquête obstinée : déterrer la vérité pour mettre fin au silence
Adèle Yon n’est pas seulement une autrice, c’est une chercheuse obstinée. Grâce à sa thèse sur la question et un travail titanesque de collecte de témoignages, correspondances, mails, rapports médicaux et psychiatriques sous-estimés, elle décrypte patiemment le passé familial qui refait surface.
Car rapidement, l’histoire d’Élisabeth dépasse le cercle étroit de la famille : elle soulève la question d’une pseudo-hérédité de la folie, alimentée par le sexisme médical et social. Ces “diagnostics” d’une santé mentale défaillante chez les femmes, portés sur le dos de luttes personnelles et de douleurs invisibles, trouvent un écho chez toutes celles qui découvrent que plusieurs générations de leurs proches ont traversé la même souffrance et la même répression.
Avec brio, Adèle met à jour ce pan de l’histoire psychiatrique à jamais ignoré des femmes. Une époque où lobotomies viennent assassiner non seulement le corps et le cerveau, mais aussi la dignité. Une époque qu’elle déconstruit pour mieux éclairer notre présent.
Pourquoi ce cri littéraire résonne aujourd’hui plus fort que jamais
Le succès critique est unanime. Télérama en parle comme d’une « enquête minutieuse, étayée, obstinée ». Augustin Trapenard évoque un « livre prodigieux, insensé et renversant ». Le Monde, Libération, France Inter, La Provence – tous s’accordent pour dire que cette œuvre est un séisme émotionnel et littéraire, entraînant dans son sillage le lecteur, tant sur la forme que sur le fond.
Alors, quel est le véritable impact d’un tel ouvrage ? Adèle Yon ne livre pas simplement une histoire d’héritage familial lourde et chiffrée ; elle donne une voix nouvelle à toutes les victimes du silence. Son regard éclairé invite à comprendre que la soi-disant “folie” n’est qu’une étiquette malveillante, un moyen social de réduire les femmes en marge à un objet de contrôle.
Le travail d’Adèle, né d’une « rage folle » personne autre que Betsy n’a pu éprouver – c’est la lumière au bout du tunnel pour que cela cesse. Nouvelle génération, nouvelle parole, nouvelle force.
Et vous, êtes-vous prêt·e à briser le silence dans votre propre famille ?
Voici ce que vous pouvez faire pour ne pas laisser ces histoires toxiques s’éterniser :
- Renseignez-vous : Informez-vous sur l’histoire de votre famille, l’histoire psychiatrique aussi, sans tabou ni honte.
- Partagez : Osez parler aux membres de votre famille des souffrances cachées que chacun réprime.
- Soutenez : Reconnaissez les douleurs psychiques et refusez les fausses étiquettes, cherchez les bons moyens professionnels pour aider.
- Lisez : Découvrez Mon vrai nom est Élisabeth d’Adèle Yon, un guide précieux pour comprendre les mécanismes familiaux et sociaux qui peuvent vous concerner directement.
- Agissez : Soyez acteur–actrice d’une parole libérée, bienveillante et militante autour de la santé mentale féminine.
Le courage d’Adèle reveals à quel point parfois nos ancêtres ont choisi le silence pour permettre au monde de continuer comme s’il ne savait pas. Aujourd’hui, ce silence doit être brisé — non seulement pour Élisabeth, pour Betsy, mais aussi pour vous, pour nous tous.