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« Ils ont fait une erreur, ils m’ont laissé vivre. » Dès ces mots, Stephen Colbert a planté le décor. Trois jours après l’annonce choc de l’arrêt de The Late Show par CBS, le roi du late-night américain est revenu sur scène plus combattif que jamais. Vous, comme moi, ne pouviez passer à côté de cette annonce brutale, qui semble cacher bien plus qu’un simple règlement de comptes financier. Un arrêt officiel pour 40 millions de dollars de pertes ? Dites-vous bien que derrière, l’ombre de Donald Trump plane lourdement.
Alors que l’émission phare lancée en 1993 avec David Letterman devait continuer avec Colbert à sa tête jusqu’en 2026, CBS a brutalement décidé de mettre un terme à son long règne. Pourquoi ? Officiellement à cause de pertes colossales, mais la réalité s’écrit en coulisse, là où une fusion-acquisition de 8 milliards de dollars pourrait changer la donne. Vous l’aurez deviné, les intérêts politiques et économiques s’entremêlent… et Colbert n’a pas mâché ses mots pour dénoncer cette mascarade.
The Late Show en sursis : entre finances, fusion et politique
Depuis 2015, vous avez vu Stephen Colbert faire vibrer les soirées américaines avec son mélange d’humour acerbe et ses critiques politiques décoiffantes. Mais CBS vient d’annoncer que le cultissime The Late Show s’arrêtera en 2026, soit trois ans plus tôt que prévu. Pourquoi ce coup de massue soudain ? Parce que la chaîne, filiale de Paramount, accuse un déficit annuel d’environ 40 millions de dollars.
Cependant, cette explication économique masque une autre réalité. Paramount est en pleine négociation d’une fusion-acquisition à 8 milliards avec Skydance. Cette transaction attend encore l’aval de la Federal Communications Commission, et devinez quoi ? Les nouvelles autorités de régulation sont proches de Donald Trump. Un effet domino qui soulève beaucoup de soupçons.
Colbert vs Trump : le clash du siècle
Le 18 juillet, quelques jours avant la décision fatale, Stephen Colbert s’est violemment attaqué à un arrangement entre CBS et Donald Trump. Cet accord consistait à éviter un procès sur un montage controversé impliquant Kamala Harris, candidate face à Trump à la présidentielle 2024. La chaîne avait versé 16 millions de dollars pour faire taire l’affaire, ce que Colbert a qualifié de « gros pot-de-vin ».
Et Trump n’a pas tardé à répliquer sur sa plateforme Truth Social en lançant : « J’adore que Colbert ait été licencié. » Ce duel privé est rapidement devenu public et féroce. En retour, dans son monologue de retour, Colbert a lâché sans filtre : « Je peux expliquer 24 millions de pertes par an, mais pas les 16 restants. Ceux-là, ils sont pour Trump ».
Mais la tirade la plus cinglante est dirigée contre Trump lui-même, l’ex-président qualifié de « dénué de talent » mais à qui Colbert promet de s’attaquer frontalement pendant les dix mois qu’il reste avant la présidentielle. Un échange électrique, qui s’est conclu sur un brutal « Allez vous faire foutre ! » lancé face à un public hystérique, debout pour une standing ovation.
Un mouvement de solidarité et une polémique qui enfle
L’émission du 21 juillet ne ressemblait en rien à une simple soirée télé. Colbert a eu à ses côtés une légion de stars pour soutenir sa liberté d’expression. Un sketch mémorable a parodié le scandale récent de la « kiss cam » au concert de Coldplay, avec des journalistes et animateurs populaires comme Anderson Cooper, Jimmy Fallon, Jon Stewart, et John Oliver, tous réunis pour faire passer un message clair.
Parallèlement, les critiques contre CBS et Paramount fusent. La sénatrice Elizabeth Warren a publiquement exigé plus de transparence : « Si l’émission a été annulée pour des raisons politiques, le public mérite de le savoir. » Le syndicat des scénaristes a demandé l’ouverture d’une enquête, et à New York, un groupe virulent de manifestants anti-Trump a organisé une protestation bruyante devant les studios CBS.
Mais que vous réserve l’avenir ?
Face à cette tourmente, Stephen Colbert a refusé de faire une séance de questions-réponses qui devait suivre l’émission. Visiblement tendu, il s’est contenté d’un simple adieu : « J’étais nerveux en arrivant… Vous allez me manquer. » Un moment d’émotion qui marque – pour ceux qui en doutaient encore – la fin d’une époque et le début d’un nouveau chapitre très tendu dans les relations entre médias, politique et pouvoir d’argent aux États-Unis.
Que faut-il retenir et comment réagir ?
- Une décision pas simplement économique : l’arrêt de The Late Show cache une bataille politique et économique liée à la fusion Paramount/Skydance et l’influence de Donald Trump.
- La liberté d’expression menacée : la pression politique semble avoir pesé lourdement sur CBS, pour étouffer un programme critique vis-à-vis de Trump.
- Un front uni contre la censure : animateurs, journalistes et public montrent qu’ils sont prêts à défendre leur liberté de ton.
- Un appel à la vigilance : en France comme ailleurs, gardez en tête que les grands médias peuvent être la cible d’intérêts financiers et politiques, parfois au détriment de la vérité.
Alors, que faites-vous, vous, la prochaine fois que vous regarderez votre émission préférée ? En comprenant mieux les enjeux, vous êtes plus armés pour ne pas vous laisser manipuler par les coulisses troubles du pouvoir. Le combat de Stephen Colbert nous rappelle qu’avant tout, la liberté d’expression reste la clé de notre démocratie – qu’importe le pays.