Sommaire
- Un Dracula à la sauce Luc Besson : entre amour perdu et errance éternelle
- Le cœur du problème : un film qui nous laisse sur notre faim
- Quid du public ? À qui s’adresse ce « Dracula » ?
- Le casting : sauveur ou peine perdue ?
- La grande question : faut-il aller voir ce « Dracula » ?
- En bref : que retenir de ce nouveau film Dracula ?
- Que faire si vous êtes tenté de découvrir Dracula en salles ?
Dracula de Luc Besson : un mythe gothique qui s’effondre lentement
Vous souvenez-vous de la promesse alléchante ? Celle d’un Dracula ressuscité par Luc Besson, dans toute sa splendeur gothique et spectaculaire, mais aussi avec un souffle neuf et séduisant. Eh bien, elle nous a tous trompés, ou presque. Après une attente interminable teintée d’appréhension et d’espoir, ce nouveau chapitre vampirique déboule enfin sur nos écrans, mais hélas, il laisse plus de froideur que de frissons.
Suivez-moi dans cette plongée au cœur d’un film qui avait tout pour triompher : un grand réalisateur iconique, un casting prometteur, un univers riche… Mais qui, malgré ses artifices, finit par s’enliser dans la lourdeur mélancolique de son héros, le prince Vlad, et dans une réalisation souvent boursouflée.
Un Dracula à la sauce Luc Besson : entre amour perdu et errance éternelle
Dans cette nouvelle version du mythe Dracula, Luc Besson s’éloigne clairement du monstre sanguinaire et terrifiant pour s’aventurer dans une fresque sentimentale, presque romantique. Oubliez donc les nuits pleines de terreur : ici, Vlad (brillant mais émouvant Caleb Landry Jones) est un prince maudit condamné à l’immortalité après sa renonciation à Dieu. Sa vie défile à travers les siècles, et son unique raison d’être est de retrouver son amour perdu, Maria (interprétée par Matilda De Angelis).
Ce Dracula-là souffre, doute, geint même, et cette charge émotionnelle ne manquera pas d’interroger voire de déstabiliser les amateurs du vampire mythique. Christoph Waltz joue le prêtre implacable, davantage figure d’opposition morale que sauveur, tandis qu’un casting secondaire apporte une touche d’ampleur historique et visuelle — notamment dans les scènes évoquant les forces ottomanes et les nobles intrigues. Mais voilà, même ce cadre prometteur est déçu.
Le cœur du problème : un film qui nous laisse sur notre faim
On peut tirer plusieurs constats dès la sortie de la salle. Le film est extrêmement esthétique — un vrai déferlement d’images grandioses, de palais obscurs et de paysages envoûtants. Le travail artistique autour du costume, de l’éclairage et des décors baigne dans un gothique flamboyant. Et pourtant, le scénario manque cruellement d’émotion sincère et de tension dramatique. L’errance mélancolique de Vlad pâtit d’une écriture souvent lente, trop contemplative, voire pesante.
Le réalisateur de “Léon” ou du “Grand Bleu” essaie manifestement de réinventer l’après-vampire, plongeant dans le romantisme tourmenté plutôt que dans l’aventure ultra-violente. Ce choix, audacieux sur le papier, finit par étirer un récit à deux faces : un prince en proie à sa déchéance gothique et un archaïque fonds historique, qui forcément divise les spectateurs.
Mais le spectacle ne suffit pas toujours. On se surprend à vérifier la durée (près de deux heures) et à chercher désespérément un rythme qui ne vient pas. Vlad ne fascine pas véritablement, sa figure devient presque pathétique à force de tergiversations et d’anguilles flottantes. Et pour vous, fan de sensations fortes, les combats sont rares, l’action véritable pratiquement absente. L’émotion sonne creux, parfois même agaçante à force d’insistance.
Quid du public ? À qui s’adresse ce « Dracula » ?
C’est là toute la question. La critique est sévère : à quoi peut bien servir un Dracula qui n’effraie pas, qui ne séduit pas, et qui ne stimule pas efficacement notre imagination ? Les puristes du roman de Bram Stoker, eux, risquent d’être déçus — le mythe sublime et effrayant en est réduit à quelques touches de mélancolie maladroite.
Pourtant, certains spectateurs moins exigeants ont leur satisfecit. Une partie du public apprécie la patte visuelle très Bessonienne, aime cet aspect gothic fantasy romantique et s’émerveille du déploiement d’imaginaire et de costumes. Ils reconnaissent le courage d’un éditeur qui remet en avant une histoire d’amour dans un scénario vampirique traditionnellement marqué par l’hénérosité ou l’horreur supersonique.
Ceux qui veulent se plonger dans un univers visuellement dense ne seront pas dupes, mais pourront trouver là un nouvel univers, étrangement flatteur, bien que bancal.
Le casting : sauveur ou peine perdue ?
- Caleb Landry Jones (Vlad/Dracula) : Une performance passionnée mais souvent engluée dans une mélancolie qui pèse sur le personnage, parfois limitant son aura.
- Christoph Waltz (le prêtre) : Un rôle intrigant et important, même si son personnage manque d’ampleur.
- Matilda De Angelis (Maria) : Deuxième actrice la plus importante, elle incarne l’amour et la perte mais souffre du scénario faible.
Le reste du casting peuple l’histoire avec fidélité mais ne brille pas forcément face au récit essoufflé.
La grande question : faut-il aller voir ce « Dracula » ?
Je vous comprends si ce nouveau volet vous laisse perplexe. Mais si vous êtes un cinéphile curieux, ou un fan de beaux visuels gothiques, il pourrait vous parler malgré ses défauts. La promesse d’un Dracula nouveau est tenue… mais sous une forme triste, presque chagrine, qui divise singulièrement.
Alors, à qui recommander ce film ?
- Vous aimez Luc Besson et son univers visuel reconnaissable, parfois débridé ? Oui.
- Vous êtes friands des histoires d’amour impossible et de malédictions éternelles ? Possible.
- Vous cherchez un Dracula classique, ultra-vampirique et gore ? Non.
- Vous voulez du rythme, de l’action et du suspense haletant ? Non plus.
En bref : que retenir de ce nouveau film Dracula ?
Aspect | Points forts | Points faibles |
---|---|---|
Visuel et ambiance | Décors gothiques splendides, costumes soignés, univers sombre et mystérieux | Trop chargé parfois, sensation de trop-plein dramatique sans équilibre |
Scénario | Approche romantique originale du mythe, richesse historique | Lenteur, poids de mélancolie pesante, manque de suspense |
Interprétation | Caleb Landry Jones authentique dans le rôle principal, atmosphère immersive | Manque de charisme proche des figures classiques, personnages secondaires sous-exploités |
Audience cible | Amateurs de cinéma d’auteur, fans visuels Besson, romantiques du vampire | Fans de Dracula traditionnel, amateurs de films d’horreur/action |
Que faire si vous êtes tenté de découvrir Dracula en salles ?
- Repérez une séance proche de chez vous, en évitant les horaires tardifs qui ne serviront qu’à accentuer votre frustration.
- Préparez-vous à un spectacle esthétique, plus contemplatif qu’effréné.
- Attendez-vous à un héros douloureux, à la fois touchant et un peu trop nombriliste.
- Faites preuve de patience, car chaque plan a clairement été pensé avec soin.
- Après le film, débattez franchement avec vos proches : là est la beauté du cinéma contemporain.
Dracula, tel que pensé par Luc Besson, est un pari audacieux mais dont la réussite est nuancée. Alors, êtes-vous prêts à vous perdre avec Vlad dans ses ténèbres éternelles, même si cet opus ne vous offrira pas la rage viscérale d’un vampire mythique au sommet de sa puissance ? C’est l’expérience que vous propose ce film, et votre regard sera sans doute aussi tranché que les crocs du prince maudit.